Actualités

Patrimoine culturel immatériel et tourisme

Dans le cadre de l’inventaire participatif, un rallye du PCI a été organisé pendant les Journées européennes du patrimoine de 2018. L’occasion de (re)découvrir le PCI de façon ludique avec les habitants du COB et d’ailleurs.

En matière culturelle, le Centre Ouest Bretagne est un territoire riche de répertoires et d’expressions principalement musicales, chantées, dansées et contées. Il fut au centre du renouveau de la culture bretonne dès les années 1960. Festoù-noz mythiques, fêtes populaires, pardons très présents, instrumentarium et danses spécifiques sont, aujourd’hui encore, des éléments du patrimoine bien repérés. Ces différentes pratiques qui constituent une partie du patrimoine immatériel du territoire participent notamment de l’offre touristique proposée.

« Partir à la rencontre d'une Bretagne insoupçonnée »
Mais, en matière touristique, la concurrence est rude. Notamment pour un territoire sans littoral comme le Centre Ouest Bretagne qui, malgré un potentiel touristique intéressant, souffre souvent ’une mauvaise image à l’extérieur. Dans le cadre du schéma régional du tourisme du Conseil régional de Bretagne, dix destinations touristiques ont été mises en place ces dernières années parmi lesquelles la destination Cœur de Bretagne – Kalon Breizh dont fait partie intégrante le COB. « La volonté est de montrer que la Bretagne ce n’est pas uniquement le littoral, il y a une autre Bretagne, qui réserve aux visiteurs des surprises et propose de vivre la Bretagne autrement. » Parmi les différents thèmes définis pour valoriser l’offre de la destination, on retrouve « une culture vivante et actuelle » et « un patrimoine riche et emblématique », deux catégories dans lesquelles se retrouve le PCI.

Une politique culturelle et sociale dédiée au PCI
Si le PCI est une des ressources touristiques du territoire, le dynamisme qu’il suscite tout au long de l’année invite à ne pas l’envisager uniquement sous l’angle d’une politique publique exclusivement tournée vers une visée d’attractivité du territoire. C’est en tout cas l’un des constats partagés lors de la restitution publique de l’inventaire qui s’est tenue à Carhaix le 30 juin dernier. L’approche touristique ne peut pas être la seule manière d’assurer la sauvegarde et la transmission du patrimoine immatériel au risque de réduire des pratiques culturelles telles que les festoù-noz ou les pardons à de l’apparat désuet, figé ou folklorisé parce que tributaire des attentes d’une économie de consommation de loisirs.

Les différentes enquêtes réalisées dans le cadre de l’inventaire participatif du PCI ont montré le dynamisme que suscite le PCI sur le territoire tout au long de l’année, dépassant largement la programmation estivale. Sans l’opposer à une politique touristique – pleinement complémentaire - il conviendrait ainsi d’établir une politique culturelle et sociale dédiée au PCI considérant que ce dernier peut être un facteur de cohésion sociale. D’où l’intérêt d’orienter cette politique vers les habitants du COB, porteurs et producteurs de patrimoine. En effet, l’un des autres constats qui ressort des enquêtes réalisées est celui de la fragilité de la solidarité sociale actuelle. Cette dernière est donc à reconstruire, à réinventer, sur un territoire bien souvent parcellarisé par différents « mondes » qui ne se rencontrent pas, voire qui s’affrontent à certains moments. Une prise en charge politique du PCI peut ainsi participer à tisser du lien social entre les générations, les territoires et les différents groupes sociaux. Il peut également participer à accueillir les nouveaux arrivants, véritable enjeu démographique et social pour les années à venir.

Julie Léonard

Article paru dans Le Poher
Semaine du 28 juillet au 03 août 2021

Démonstration de gouren lors d'un festival

Trois questions à Orlane Dréau, coordinatrice de la destination Cœur de Bretagne – Kalon Breizh 

Pouvez-vous nous présenter en quelques mots les objectifs de la destination Cœur de Bretagne – Kalon Breizh.
La destination Cœur de Bretagne – Kalon Breizh s’étend sur 188 communes et neuf communautés de communes. Du coup, l’objectif est de fédérer les acteurs touristiques à la fois publics tels que les offices de tourisme et les communautés de communes, et privés avec les restaurateurs, les hébergeurs et les structures touristiques. Les associations sont également intégrées dans les échanges. L’idée étant d’avoir une stratégie globale autour d’un projet fédérateur.

Quels sont les chantiers en cours, à venir ?
On a beaucoup travaillé dernièrement sur la question du trail et des parcours qui viennent d’être balisés au début de l’été. On a également structuré des pôles afin de proposer différents services pour les cyclotouristes au niveau des vélo-routes et des voies vertes. Et sinon, en termes d’actualité, on vient de sortir l’application « Cœur de Bretagne » qui met en avant les activités pleine nature. On peut y retrouver tous les parcours trails, une sélection de randonnées, la localisation des bases nautiques, des parcours pêche, etc. Et on travaille également sur la mise en tourisme du patrimoine archéologique. Les chantiers sont très variés.

Quelle est la place du patrimoine culturel immatériel et de la culture bretonne au sein de la destination ?
Ce sont des éléments fédérateurs qui sont partagés par tous et qui ont été clairement affirmés dans notre stratégie de développement touristique. Nous sommes, par exemple, les seuls à avoir affiché dès le départ le breton dans notre nom de destination. D’ici 2022/2023, nous espérons pouvoir commencer à travailler plus particulièrement sur ces questions à l’échelle de la destination. Sinon, en attendant, dans le cadre du chantier sur les boucles de vélo qu’on souhaite proposer, l’idée est de partir à la découverte du territoire en sortant des principaux axes que sont les voies vertes par exemple. Du coup, ça pourra être l’occasion de valoriser les patrimoines matériels et immatériels présents dans chacune des communes qui seront traversées.

Informations

Article publié le