La Liètt
« Des plantes pour nouer des liens »

© La Liett
« En ethnobotanique, nous ne faisons pas de distinction entre les savoirs, connaissances liées la nature, et les savoir-faire comme il est fait dans la convention de l’UNESCO. La vannerie est par exemple considéré comme un savoir-faire, alors que celle-ci demande une connaissance de la nature, donc un savoir. »
Maëlle Mériaux
co-responsable légale de l’association La Liètt
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« Qu’est-ce qui peut se manger dans la haie ?
_ La blosse…
_ C’est la prunelle en gallo, le fruit du prunelier ou l’épine noire, que l’on cueille après les premières gelées pour qu’elles perdent leur âpreté et qu’on met dans l’eau de vie pour faire une liqueur.
_ Comme avec les jeunes pouces, mélangées à du vin et de la goutte pour faire l’épinette ».
Diffusées sur les ondes de Radio Plum 102.1 FM, radio associative du Morbihan, à l’occasion de la Smèn du gallo, les chroniques de La Liètt vont bon train. Ce sont de petites pièces radiophoniques de quatre minutes, composées d’extraits sonores issus de collectages et de commentaires rassemblés autour d’un thème d’ethnobotanique choisi par les bénévoles de l’association. « Ce sont des montages que nous réalisons avec un stagiaire, étudiant à l’École supérieure de réalisation audiovisuelle, l’ESRA », explique Maëlle Mériaux, fer de lance de l’association La Liétt. Cette dernière souligne tout l’intérêt pour les bénévoles de se retrouver pour écouter les collectages réalisés, de sélectionner les passages à diffuser et ainsi de valoriser par le son, l’oralité. Une marque de fabrique de l’association qui dépose par ailleurs tous ses enregistrements à Dastum.
Privilégier la rencontre Lire la suite
Si l’inventaire n’est pas une priorité de l’association, le credo est la rencontre pour interroger les savoirs et pratiques autour des plantes sauvages ou cultivées en pays gallo, « des remèdes de bonne femme » ou « des trucs d’anciens » disent les collecté.e.s. « Ce sont des personnes que nous rencontrons à l’occasion des stands interactifs que nous tenons pendant les temps forts organisés sur la culture gallèse ou sur l’environnement », explique Maëlle Mériaux. Et d’ajouter : « En gallo, la liètt c’est l’osier et parfois, le liseron : deux plantes qui s’enroulent et font du lien. Pour nous l’idée est le lien avec l’environnement et le lien intergénérationnel ».
Des objectifs qui évoluent Lire la suite
« Plus que les savoirs en eux-mêmes ce qui importe aujourd’hui pour nous, c’est leur valorisation au travers de la relation humaine. Peu importe la méthode pour collecter, ce sont les rencontres qui se tissent sur le terrain et entre les bénévoles que nous privilégions au sein de La Liètt », affirme Maëlle Mériaux. Un projet associatif que la jeune femme impulsait avec Laurent Gall, avec au départ le souhait de mener des enquêtes de collectage ethnobotanique en Haute-Bretagne, dans un secteur peu renseigné, et de réaliser un inventaire de ces savoirs et savoir-faire ethnobotaniques. « Avant de nous former en association, nous étions un petit réseau de collectage ethnobotanique constitué au sein de l’association étudiante de sensibilisation à l'environnement, Ar Vuez, où j’effectuais un service civique », explique Maëlle Mériaux. Les objectifs initiaux ont évolué vers la sensibilisation au collectage ethnobotanique vecteur d’un lien social renoué autour des collectages et de leur valorisation.
C.B.
Historique
Juin 2012 : création de l’association La Liètt, à Rennes.
Fondateur.rice.s : Maëlle Mériaux, Laurent Gall, Fabien Le Nouvel.
Co-responsables légaux de l’association : Maëlle Mériaux et Julien Chapelain.
Équipe : un noyau dur de cinq bénévoles et une quinzaine de sympathisants.
Financeurs
Ville de Rennes (pour le fonctionnement).