War'l leur
"Pour une identité bretonne rayonnante"

© Christine Barbedet
« Héritiers d’une tradition populaire et porteurs d’expressions vivantes, nous affirmons être créateur de lien social et contribuer activement à la construction de l’identité culturelle des générations à venir, dans un dialogue et un respect profond des autres cultures. »
Extrait de la Charte culturelle de War'l Leur
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Sur l’aire à battre le blé, War ar Leur ou War’l Leur en breton, voisins et proches se retrouvaient pour danser au moment des battages. Aujourd’hui, on continue de danser en fest-noz ou encore au sein d’un ensemble traditionnel en arborant fièrement le costume traditionnel. « Adhérer au mouvement Warl’ Leur, c’est appartenir à une famille », affirme volontiers Tristan Gloaguen, directeur de la confédération éponyme. Celle-ci fédère les six fédérations départementales dont une hors de Bretagne, qui relaient les actions de la confédération auprès des groupes adhérents. Une appartenance autant qu’un engagement inscrits dans une charte culturelle rédigée par l’ensemble des présidents de groupes. « Ce texte, fédérateur pour notre confédération, est le fruit d’une démarche collective. Il comporte trois axes majeurs : conservation, transmission, diffusion », précise le directeur.
Un conservatoire du vêtement traditionnel Lire la suite
Avec la danse comme activité phare, « la pérennisation du vestiaire traditionnel de Bretagne » est une volonté forte de la confédération. Depuis une quinzaine d’années, celle-ci constitue un conservatoire du vêtement traditionnel ancien, grâce au collectage. Les pièces sont référencées et renseignées tant sur leur origine, les techniques mises en œuvre ou leur symbolique. Par exemple, les tabliers brodés de motifs floraux présentent trois formes d’épanouissement de la fleur : du bourgeon à la fleur ouverte. Il n’était pas rare que les paysannes y ajoutent un épi de blé.
« Ce sont plus de 1500 pièces datées de 1880 à 1950 qui proviennent de costumes d’hommes, de femmes et d’enfants. Notre souhait est à terme de pouvoir ouvrir un lieu dédié au costume traditionnel de toute la Bretagne ». Prochainement, une base de données sera disponible sur Internet présentant la collection, les modes, les formes, les motifs… Conserver n’est pas une fin en soi pour le jeune directeur : « Ces pièces uniques doivent permettre aux groupes de faire des reconstitutions. Notre point fort est en effet de pouvoir valoriser toute cette collection par le savoir-faire de nos cercles. ».
C.B.
Rapprocher et valoriser les sources Lire la suite
Tout au long de l’année, des stages couture abordent le patronage, le modélisme et des techniques de couture traditionnelle. D’autres transmettent l’art de la broderie et du perlage ou encore de l’amidonnage et du repassage des coiffes. Les stages L’Écho des mod abordent un terroir ou un mode vestimentaire ou giz. Pays Fouen, Glazig, Pourlet, Paludier… À chaque pays son costume qui a guidé les pas de danses ancestrales, aux nombreuses variantes. Celles-ci évoluent au fil du temps, des échanges, des pratiques et des lieux. Aujourd’hui encore, on continue de collecter de nouvelles formes comme récemment le Tralala de Locmaria, laridé de Belle Ile en Mer. Laridés, gavottes, avant-deux… chaque danse est inventoriée, rapprochant les sources de collectage et valorisant les différents modes.
Enseigner de manière avisée et constructive Lire la suite
Des rencontres régulières organisées avec les porteurs de ces danses permettent aux groupes d’intégrer les particularismes telle la gavotte du pays d’Hanvec, mais aussi au grand public de découvrir la danse bretonne à l’occasion de Temps Dañs Trad. Et pour accompagner les danseur.se.s, des stages Miz du, musique ou chant, sont mis en place.
La famille War’l Leur soucieuse d’assurer sa relève, propose des stages Loustig aux enfants et des stages Yaouank aux adolescent.e.s. Nombreux sont les jeunes qui intègrent les groupes : « La danse forme la jeunesse. C’est une école de vie qui transmet le respect, le travail collectif, la tolérance, la concentration… », affirme le directeur.
Garante de cette transmission, la formation des moniteurs est le cœur battant du projet associatif : « Les stages de monitorat permettent d’acquérir une plus grande connaissance de la matière culturelle bretonne et amènent à enseigner la danse de manière avisée et constructive », explique le directeur. Et d’ajouter : « Ce sont des transmetteur.se.s qui vont porter ensuite les cercles au delà de la transmission et bien souvent vont en devenir des président.e.s »
Des évaluations, gages de qualité Lire la suite
Les danses ainsi transmises sont valorisées par la création de formes spectaculaires. Des stages de chorégraphie sont régulièrement proposés aux groupes. « Un comité des fêtes qui programme un de nos cercles aura confiance, car l’évaluation des propositions faites par les groupes est un gage de qualité. », explique le directeur. En effet, un contrôle continu sur l’année est organisé par la confédération et intègre le Championnat de danse bretonne qui comprend quatre catégories. Un cercle ignore à quel moment il sera visionné par l’un des 150 visionneurs bénévoles.
Des stages régulièrement organisés forment les visionneurs, recrutés dans les cercles, les dotant d’outils de réflexion et d’une méthodologie pour la rédaction d’un visionnage en groupe. « Si nous restons ouverts aux propositions contemporaines dans le port de costume, quand un groupe est classé, nous lui demandons une présence du costume traditionnel ». Sont évalués : la danse, la chorégraphie, le costume « tel qu’il était porté par la société traditionnelle jusqu’à la seconde guerre mondiale, jusqu’aux années 50 ». Les cercles « les meilleurs » sont présentés lors de quatre rencontres Kement Tu programmées au Festival de Cornouailles à Quimper, au festival Interceltique de Lorient, au Festival Folklore du monde de Saint-Malo, à La Baule.
Un championnat de danse traditionnelle ouvert à tous.tes Lire la suite
Pour autant depuis 2013, un championnat de danse traditionnelle a été mis en place à l’occasion de celui des sonneurs, à Gourin, en septembre. « Les danseur.ses.s se présentent de façon individuelle, sans costume, et doivent exécuter quatre danses sélectionnées. ». Citons en 2015 : la Gavotte du Cap, la Gavotte Pourlet, la Gavotte mod Dardoup, le Paludier.
Ce concours crée une dynamique : « Nous avons mis en place une vingtaine de concours de terroir, car pour être sélectionné.e pour Gourin, il faut avoir obtenu un prix dans un concours et ainsi connaître l’ensemble des danses ». Ce championnat renouvèle la pratique affirme le directeur : « Les sonneurs composent pour chercher de nouveaux thèmes et les danses, jusque là peu connues, sont reprises dans les festoù-noz ».
Depuis 2012, la confédération développe une politique d’édition pour transmettre la matière bretonne. Elle réalise une série de DVD des meilleurs spectacles de la scène bretonne présentés lors du championnat de Bretagne de danse bretonne. « Il s’agit aussi par exemple de réapprendre à perler ou encore à broder tout en étant imprégné.e de la culture traditionnelle. Nous voulons diffuser une image autre que folklorique et passéiste, celle de la jeunesse et de la modernité, loin de cette image de Bécassine qui nous colle encore à la peau », commente Tristan Gloaguen, directeur de la confédération.
Historique
27 avril 1967 : création de la confédération War’l Leur
Sept cercles celtiques (Fouesnant, Blain, Vannes, Nantes, Ancenis, Clisson, La Baule).
2013 : lancement du championnat de danse traditionnelle.
Présidente : Solenn Boënnec
Directeur : Tristan Gloaguen
Quatre salarié.e.s et de très nombreux bénévoles pour la transmission.
Financeurs
Région Bretagne (60%), les adhésions, les ventes de produits (édition livres et DVD) et 10% commission sur les indemnités de prestation des groupes.