Les acteurs de la grève du lait. Deux générations, trois parcours militants

Georges Dauphin, agriculteur à Arzano (29) a joué un rôle important dans la grève du lait. Cet ancien militant de la JAC, devient responsable CDJA dans le Finistère, puis président de la FDSEA (1969-1973).

Auteur : Jean-Philippe Martin

Georges Dauphin, né à Arzano (Finistère) en 1935, appartient à la génération des syndicalistes agricoles de l’Ouest qui ont fait leur service militaire en Algérie. Comme bien d’autres, il rejoint la JAC (Jeunesse agricole catholique) et s’engage dans le syndicalisme. Peu à peu, il s’oppose à l’orientation de la direction nationale de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), jugée défavorable aux éleveurs, et se rapproche de la gauche socialiste. Président de la FDSEA entre 1969 et 1973, il joue un rôle important lors de la grève du lait. Élu conseiller général socialiste en 1979, il le reste jusqu’en 1992 et est maire de sa commune de 1983 à 2001.

Georges Dauphin nous raconte le démarrage de la grève du lait.
Source : Autour de Mai 68 en Bretagne, une société en mutation (1958-1981)

Plus jeunes, Marie-Renée Morvan (1940-2009) et Jean-Charles Jacopin (né en 1947) font partie des paysans que Mai 68 inspire et qui sont alors proches de l’extrême gauche. Membres du CDJA du Finistère (dont Jean-Charles Jacopin est président), ils animent le courant Paysan-travailleur, opposé à la direction du CNJA (Centre national des jeunes agriculteurs) et défendent un syndicalisme de travailleurs, combatif dont les actions partent de la base. Jean-Charles Jacopin est exclu, un temps, de la coopérative de Landerneau après une action contre celle-ci (17 mai). Marie-Renée Morvan participe à l’occupation de l’usine Entremont (Quimper, 23 mai) et est accusée d’avoir malmené un cadre d’une laiterie par le préfet de région. Jean-Charles Jacopin milite ensuite aux Travailleurs paysans, dont il est permanent national de 1984 à 1986, puis à Solidarité paysans, association à laquelle il appartient encore en 2021. Marie-Renée Morvan quitte l’agriculture et la Bretagne pour travailler comme infirmière psychiatrique à la clinique de La Borde (Indre-et-Loire). Elle décède au Caire alors qu’elle se rendait à Gaza pour une mission de solidarité.

Partagez :