8

Pour être distingué... evit ober an diforzh !

À l'origine, les sonneurs des bagadoù devaient porter le costume traditionnel de leur terroir. Dans les années 1950, certains groupes utilisèrent le kabig, version modernisée du kab-aod du Nord-Finistère, qui connaissait alors un regain de popularité. Mais comment se différencier sur un même territoire ? Comment donner de la prestance aux sonneurs et une identité à chaque groupe ?

Le Bagad Nominoë de Redon était exclusivement féminin jusqu'au début des années 1990. Les sonneuses, surnommées les souris blanches, étaient vêtues de kabig blancs.

Photo collection privée.

 

Un appel aux créateurs

Bagad de Bourbriac en 1958. Photo collection privée.

 

 

Bagad Sant-Mark au début des années 1970. Photo Bernard Chivard.

 

 

Gouriz. Photo Myriam Jégat.

Bodadeg ar Sonerion et les grandes fêtes folkloriques encouragèrent les bagadoù à demander l’aide de créateurs bretons de premier plan pour leur concevoir un costume. Plusieurs pistes furent ainsi explorées :

 

  • « Modernisation » du costume d'Escoublac pour le bagad de La Baule par Robert Micheau-Vernez.
  • Création des costumes du bagad de Bourbriac et de celui d'Ergué-Armel par René-Yves Creston.
  • Inspiration de l’uniforme de la marine du XIXe siècle pour Brest Sant-Mark, par Jim-E. Sévellec.
  • Réalisation d'accessoires comme la boucle de ceinture (« gouriz » en breton) du Bagad Kemper par Pierre Toulhoat.


 

Un costume adapté au bagad

Aujourd’hui encore, des bagadoù créent des costumes en se référant à des fonds historiques comme en faisant appel à des stylistes afin d'asseoir l'identité du groupe. Les bagadoù de Combrit et du Faouët, par exemple, ont fait réaliser en 2014 de nouveaux gilets (chupenn).

 

La création du nouveau costume du bagad Kombrid a été confiée au styliste Pascal Jaouen. Photo Myriam Jégat.

S'inspirant du blason faouëtais, le nouveau chupenn du bagad du Faouët a été réalisé par Emmanuel Poignant. Photo Padrig Sicard.

 

Le costume de scène de la plupart des bagadoù reste néanmoins basé sur les « guises » traditionnelles, adaptées au bagad et au mode de vie d’aujourd’hui.

 

 

 

 

Illustration en bandeau : Padrig Sicard.