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Glossaire

Les termes qui ne sont plus utilisés, ou qui s’entendent ici dans une acceptation locale, sont signalés en italique.

 

Gelif : « bois gelif », maladie attribuée surtout au châtaignier. « C’était un bois qui allait se disjoindre entre les cernes ».

Alier : alisier.

Appouyettes : grosses fourches de châtaignier glissées sous les branches de pommier pour les soulager du poids des pommes.

Biaille : la biaille est la végétation qui constitue les glanes (ronces, épines noires…).

Billette ou rondin : « Au bout de neuf ans, vous aviez quand même des branches assez grosses qu’on ne pouvait pas mettre dans les fagots ». Ces grosses branches de chêne étaient débitées et destinées au fourneau.

Binoche : panier à pain où l’on formait les miches.

Blosses : prunelles.

Bois de chien : arbuste qui entre dans la composition des haies, un mystère ! Les définitions varient. 1 - « C’était rugueux, mais chaud à la main. Les fleurs ressemblaient à celles du tilleul, mais ce n’était pas du tilleul. ». 2 – « des feuilles un peu dentelées et des petites boules roses. Est-ce qu’ils fouettaient les chiens avec ça ? » 3 – Érable Champêtre.

Bois de ha : « bois de haie », bois du dessous de la haie.

Bourrées, berrouées, tallées de châtaigniers : synonymes de cépée.

Bourrage : terme désignant les essences arbustives destinées à garnir l’étage bas d’une haie.

Brelle : oenanthe safranée.

Brogne : excroissance noueuse du tronc, formée par la cicatrisation de coupes répétées.

Brou : lierre

Carbasson, Calebasson : grand panier qui servait à mettre des pommes de terre ou des betteraves. Fabriqué avec des clisses de châtaignier liées avec de l’osier, plus souvent de la bourdaine.

Catioles : digitales.

Cépée : ensemble des rejets sur une même souche après coupe (un ensemble de cépées constitue un taillis).

Cerclière : un taillis de châtaignier destiné à faire du cercle pour les tonneaux.

Chapus : dans le Pays de Rennes, les fagots de chêne pouvaient mesurer jusqu’à trois mètres. Le « chapus » était une sorte de billot (ex. : une tête de pommier retournée), sur laquelle on débitait, à la hache ou à la faucille, les bois des fagots à la longueur voulue pour la cheminée, juste avant de les utiliser.

Chêne ramier, chêne à coupelle : chêne spontanément droit, sans branches sur le tronc, qui ne sera pas exploité en ragosse, et destiné à la menuiserie. Un « beau » chêne.

Corde : « Il y a la corde à trois stères et la corde à quatre stères, ça dépend des endroits ». Uniformément dans le bassin de Rennes, une corde valait trois stères, ou cent fagots de 1,80m de long environ. Un stère valait 1m3 de bois.

Croissance libre : condition de développement d’un végétal non bridé par la concurrence d’autres sujets.

Douves : planches cintrées formant les parois des fûts de cidre, souvent faites en châtaignier.

Drageon : rejet provenant d’un bourgeon situé sur une racine superficielle à partir duquel se reproduisent végétativement certaines essences dites drageonnantes (tremble, robinier, alisier…).

Drague : lien destiné à lier les gerbes.

Élagage : opération consistant à supprimer les branches basses d’un arbre (processus artificiel mais aussi naturel).

Émondage : suppression des branches latérales d’un arbre (correspond à un élagage poussé à l’extrême).

Épine noire, épine blanche : l’équivalence avec le prunellier et l’aubépine est variable selon les personnes interrogées.

Fonille (pronocer « fon nille »), « glennes », « glannes », « brosille », « buisson » : fagots d’épineux destinés au four à bois. Ils peuvent contenir de l’aubépine, de l’églantier, des ajoncs, du prunellier (« épine noire »), plus rarement des ronces…

Fourchette : une fourchette est une petite fourche de châtaignier ou de noisetier, engagée dans l’épine pour pouvoir la couper plus facilement. Elle servait aussi pour élaguer les talus en automne, afin de mieux saisir les poignées d’herbe pour les couper à la faucille.

Fût : pour un arbre, synonyme de tronc.

Futaie : 1) Formation arborée constituée à partir de graines : un arbre issu de futaie est apte à grossir pour faire du bois d’œuvre. 2) Par extension dans les haies, tout arbre destiné à fournir un fût, quelle que soit son origine (graine ou recépage…).

Galerne (vent de) : vent du Nord-Ouest. « Quand le vent tournait au vent de galerne, on arrêtait tout à la menuiserie pour aller abattre du bois. C’était du bois qui travaillait moins après. »

Gourmand : branche issue d’un bourgeon dormant sur un tronc et apparaissant après un élagage trop sévère ou tout autre traumatisme.

Grume : partie du tronc qui, une fois coupée et façonnée, est destinée au sciage.

Haillin : fragon

Hart : lien destiné aux fagots. Une hare se réalisait en général avec une longue tige de chêne âgée de cinq ou six ans, et tordue sur elle-même. Elle formait ainsi un nœud coulant utilisé pour serrer puis lier le fagot.

Haut jet : se dit d’un arbre à tronc bien développé, généralement issu de futaie.

Houppier : ensemble de la ramure d’un arbre, qui forme sa « tête ».

Janaie : lieu abandonné aux ajoncs, pour nourrir les chevaux.

Janics : jeunes repousses d’ajoncs.

Litière : fougères, ronces, ajoncs, coupés une fois par an en septembre.

Melles : nèfles.

Mole : une douzaine de cercles de fûts de la même taille (treize en général).

Mottée : compost de terre et de feuilles mortes ramassées dans les talus, le marc de pommes, les cures de fossés.

Nouasse : zone de bois noueux sur un tronc, cicatrices de branches sur les ragosses.

Patou, Bigne : jeune pâtre.

Pelisse : s’il y avait un trou dans un talus, on prenait de la terre avec de l’herbe dans le champ, et on la posait sur le talus, pour que l’herbe repousse tout de suite. Cela s’appelait la pelisse.

Père à fagots, « émondard » : jeune chêne de vingt ans environ, tordu, dont on vient de couper la tête pour en faire une future ragosse.

Port libre : se dit d’un arbre qui n’a subi aucune contrainte ni taille au cours de sa croissance. Cette forme n’existe pas dans les haies, mais peut exister au milieu d’une parcelle ou d’un parc, pour marquer le statut privilégié d’une propriété.

Plaine, plane : outil coupant type faucille employé pour fendre les branches de châtaignier destinées à faire des cercles de barriques à cidre.

Plesser : « une haie plessée est faite avec des branches entrelacées. On dit plesser la haie ».

Plisse : (s’écrirait plutôt « plesse », mais se prononce « plisse ») : herbe garnissant les talus. (extrait de bail : « devront recoter les talus et laisser de la plisse en quantité suffisante »).

Ragosse : type de taille en émonde caractérisée par un fût long et une tête peu marquée du fait de la répartition homogène des branches sur toute la hauteur de l‘arbre.

Ras : raie de charrue, sillon.

Recéper : action de couper un arbre à sa base pour le faire rejeter de souche.

Rejet : sujet issu de la reproduction végétative d’un arbre après coupe (a donné le verbe rejeter).

Rejis : rejets.

Rivet : bord du fossé opposé au talus.

Roulure : synonyme d’un bois « gelif ». Se dit pour le châtaignier.

Taille de formation : opération d’éducation d’un jeune arbre en vue de lui former un axe qui formera le fût après grossissement.

Taillis : mode de traitement des arbres consistant à les régénérer à partir de la souche dont la coupe stimule l’émission d’un ensemble de rejets ou de drageons.

Talusser : opération qui consiste à retirer la terre du fond du fossé lors de son entretien, pour la remonter sur le talus.

Terre valenne : terre assez souple, bonne terre en principe.

Têtard : type de taille en émonde caractérisée par un fût court et une tête globuleuse qui porte la totalité des branches.

Veulte, « Volte » : pièce de bois graduée destinée à mesurer la capacité d’un fût de cidre. Les graduations marquent le nombre de barriques (220 litres en principe). On dit « veulter » ou « volter » le fût (Melesse).