Hélène Parizot : une collaboratrice « totale » ?

Auteur : Fabien Lostec / février 2019

Âgée de 20 ans en 1940, Hélène Parizot s’installe à Saint-Brieuc en 1942 avec son mari. Bientôt mère, elle ne tarde pas à manifester des opinions pro-allemandes et à fréquenter les milieux collaborationnistes locaux. En 1943, elle devient même secrétaire du RNP, un poste dans lequel elle déploie une grande activité de propagande. La même année, elle fait parvenir à un membre du Comité d’action antibolchevique (CAA) rennais une « liste de salopards » dans laquelle elle dénonce comme étant francs-maçons cinq fonctionnaires travaillant avec son mari. Celle-ci est ensuite transmise aux Allemands. Après la libération de Brest en septembre 1944, une lettre dont elle est suspectée d’être l’auteure est retrouvée au siège de la Gestapo. Y figure le nom de ses voisins, accusés d’être communistes. Loin d’en rester à des délations occasionnelles, elle devient selon les enquêteurs un agent de la Gestapo, sans doute par l’intermédiaire de son amant, lui aussi membre du RNP. Au service de la police nazie, elle n’hésite pas à recruter des Français en les mettant en relation avec un inspecteur allemand dont elle est également suspectée d’être la maîtresse. Quelques jours avant l’arrivée des Américains en Bretagne, elle prend la fuite et n’est arrêtée qu’en mai 1945 dans son département d’origine, la Côte-d’Or. Condamnée à mort par la cour de justice de Saint-Brieuc quelques semaines plus tard, elle est finalement graciée par de Gaulle. Sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité et plusieurs remises de peine lui permettent de bénéficier d’une libération conditionnelle en 1951, certains magistrats jugeant que son rôle n’a pas toujours été nettement défini lors de l’instruction.

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Auteur : Fabien Lostec, « Hélène Parizot : une collaboratrice « totale » ? », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 25/02/2019.

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