Celtique ? Une Histoire, des représentations

« Cercles celtiques, Festival interceltique de Lorient, diplôme d’études celtiques… Aujourd’hui, le mot « Bretagne » se conjugue bien souvent avec le terme « celtique ». Cette appellation, perçue et utilisée comme une évidence, revêt pourtant des acceptions très différentes. Car, de quoi parle-t-on lorsque l’on parle des Celtes ? Et pourquoi la Bretagne se revendique-t-elle comme une terre celtique ?

C’est à ces questions complexes que Bretagne Culture Diversité a souhaité apporter des réponses nuancées, en écho à l’exposition « Celtique ? », proposée actuellement par le Musée de Bretagne. Ce mini-site propose des articles, des podcasts et des documents iconographiques inédits, à destination d’un large public. L’objectif est de présenter la recherche vivante et les savoirs documentés sur ces questions, y compris avec les divergences voire les contradictions entre spécialistes.

Aux origines : l’âge du fer

Les premières traces des Celtes remontent à l’Âge du Fer (-800). La péninsule armoricaine est quant à elle concernée par la diffusion de la culture celte lors de la période nommée La Tène (de 450 avant Jésus-Christ jusqu’à la conquête romaine en -52). Les récentes découvertes de bustes, sur les sites de Paule et Trémuson, dans les Côtes-d’Armor actuelles, sont significatifs de cette période.

Aux origines : Haut Moyen Âge

Entre le 4e et le 6e siècle de notre ère, des populations de l’île de Bretagne franchissent la Manche pour rejoindre l’Armorique. Ces migrants parlent le brittonique, une branche des langues celtiques. Sur le continent, les habitants parlent le gaulois, une langue celtique proche.

La construction d’un récit : Les premiers récits du Moyen-Âge

À partir du Moyen Âge, des récits politiques ou imaginaires tendent à associer la Bretagne à des références celtiques. La Bretagne continentale, grâce à ses liens privilégiés avec le monde insulaire, a probablement joué un rôle de passeur de traditions littéraires et mythologiques issues de Grande-Bretagne puis diffusées à l’ensemble de l’Europe.

La construction d’un récit : L’engouement celtomane

À partir du 18e siècle, une forme de « passion » celtique s’empare des érudits. Au 19e siècle, la redécouverte passionnée des Celtes s’inscrit dans la révolution idéologique et culturelle qui aboutit à la formation des nations européennes contemporaines. En Bretagne, la publication du Barzaz Breizh par La Villemarqué en 1839, renforce encore l’ancrage de la Bretagne dans la quête des origines celtiques.

La construction d’un récit : Régionalisme, nationalisme, interceltisme

L’interceltisme reprend de la vigueur à la fin du 19e siècle. Dans les années 1920, les premières fêtes celtiques sont organisées en Bretagne. Puis dans l’entre-deux guerres, des groupes nationalistes proches des thèses nazies, s’approprient ces idées. Parallèlement, des groupes artistiques, comme le mouvement des Seiz Breur, s’emparent de l’imaginaire celtique comme source d’inspiration créatrice.

Celt’attitude

Le revival artistique des Trente Glorieuses s’accompagne d’un intérêt renouvelé pour l’interceltisme. Des instruments venus d’autres régions celtiques sont adaptés en Bretagne : c’est le cas de la célèbre cornemuse, utilisée par les bagadoù, ou de la harpe celtique, popularisée par Alan Stivell dans les années 1970. Ce « revival » à la mode celtique est alimenté par de grandes manifestations culturelles et populaire, comme le célèbre festival interceltique de Lorient, où se produisent des artistes venus de tout le monde celtique.

Les clichés

Les Celtes sont-ils des Gaulois, des guerriers blonds et valeureux ou un peuple aux origines encore peu connues ? Merlin L’enchanteur était-il celte ? D’où vient le Triskell ? Parler des Celtes, c’est aussi faire appel à de nombreux clichés…