André Colin

Dirigeant breton de la démocratie chrétienne
Auteur : Christian Bougeard / octobre 2023

Originaire d’une famille du Haut-Léon, André Colin (1910-1978) fait des études de droit à la Catho d’Angers, puis à Paris, et devient professeur de droit à la Faculté catholique de Lille en 1936. Il est alors secrétaire général puis président de l’Association catholique de la jeunesse de France (ACJF). Mobilisé dans la Marine, lieutenant de vaisseau, il se trouve à Beyrouth (Liban) au moment de la débâcle. Le 22 juin 1940, André Colin lance un appel à continuer la lutte à la radio ; son appel de Beyrouth est moins connu que celui du général de Gaulle à Londres. Rentré en France, il participe à la Résistance comme collaborateur de Georges Bidault, successeur de Jean Moulin à la tête du Conseil national de la Résistance (CNR) en 1943. Il organise avec d’autres le Front uni de la jeunesse patriotique (FUJP) et remplace Georges Bidault au CNR en 1944 quand celui-ci est appelé au gouvernement par le général de Gaulle. Dans la clandestinité, André Colin élabore le programme du futur parti démocrate-chrétien, qui prend le nom de Mouvement républicain populaire (MRP), dont il est secrétaire général de 1945 à 1955, puis président national de 1959 à 1963.

Nommé à l’Assemblée consultative provisoire à Paris en novembre 1944, André Colin, leader de la liste MRP qui enlève quatre sièges sur neuf, est élu député du Finistère en octobre 1945, réélu jusqu’en 1958. Le Brestois occupe des fonctions ministérielles souvent comme secrétaire d’État (1946, 1950-1953), ministre de la Marine marchande en 1948 (gouvernement Queuille) et ministre de la France d’Outre-Mer dans le dernier gouvernement de la IVRépublique. C’est un militant européen convaincu et, au sein du CELIB, un défenseur du développement de la Bretagne. Comme la plupart des dirigeants de la IVRépublique, André Colin est nettement battu aux élections législatives de novembre 1958 par l’UNR Gabriel de Poulpiquet, dans la circonscription de Landerneau. Mais l’année suivante, il entre au Sénat où il siège jusqu’à sa mort en 1978. Il a présidé le groupe centriste (MRP puis CD) du Sénat, de 1963 à 1971. Élu conseiller général d’Ouessant en 1951, André Colin préside l’assemblée départementale à partir de 1964. De même, il succède à René Pleven comme président du conseil régional de Bretagne de 1976 à 1978, dénonçant le fléau des marées noires qui frappent régulièrement les côtes bretonnes, dont celle de l’Amoco Cadiz en 1978. André Colin a été une personnalité démocrate-chrétienne qui a marqué l’histoire de la Bretagne et du Finistère tout en jouant un rôle national.

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Auteur : Christian Bougeard, « André Colin », Bécédia [en ligne], ISSN 2968-2576, mis en ligne le 10/10/2023.

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