A la découverte du patrimoine culturel immatériel en Bretagne

Les langues

Ar yezhoù
Lez parlement

La Bretagne est plurilingue. Elle possède, en plus du français, deux langues spécifiques : le breton, traditionnellement parlé à l'Ouest, et le gallo, souvent encore dénommé « patois », à l'Est. Ces deux langues portent des cultures singulières, qui constituent le patrimoine culturel immatériel breton.

Liesyezhek eo Breizh. En tu all d'ar Galleg e kaver div yezh hep o far : ar Brezhoneg, a gomzer abaoe kantvedoù e Breizh Izel, hag ar Gallaoueg, a vez graet brizhyezh dioutañ alies, e Breizh Uhel. Daou sevenadur dibar, a ya d'ober ul loden eus glad dizanvezel Breizh.

« Ul lodenn eus hor glad sevenadurel eo ar Brezhoneg. Yezh hon tadoù, hini hon hendadoù eo. Un druez eo n'hon defe ket gellet deskiñ anezhi. »

Gwerz Skolvan

Skolvan, Skolvan, eskob Leon
a zo daet da greiz ul lann da chom,

a zo daet da chom da greiz ul lann
En-kichen forest Kaniskan.

Pan a mamm Skolvan da welet he farkoù
E kavas an tan war ar harzoù

"Ma bennoezh ha hani Doue
Piv en deus ho lakaet aze
nemet ha ma mab Skolvan a ve ?"

Pan a mamm Skolvan da welet an dour
e kavas ur feuntenn e toull he dor.

"Ma bennoezh ha hani Doue
D'an nep en deus ho lakaet aze
nemet ha ma mab Skolvan a ve." [...]

Marie-Josèphe Bertrand - Chanteuse du Centre-Bretagne. Éd. Dastum, coll. Grands interprètes de Bretagne, n°4, 2008.

« C'est une langue vivante, qui se modernise sans cesse. J'en ai une image plutôt dynamique et positive. »


La Bertègn ét milcaozantt. Ol a deûz parlement en propr en pu du francéz : le berzonèq, qhi'ét caozë de routinn den la galèrnn, e le galo den le soulérr, de cae qe le mondd nom sa le « patouâez », corr bèn dez fae. Lez parlement-la porten dez qhulturr uniq qhi formen l'eritaij qhultural bertonn.

« C'est dramatique, une langue qui se perd, c'est dramatique. Parce que derrière, c'est toute une appartenance, tout un héritage, un mode de pensée qui s'en va. »
(Nicole)

Contre l'eguëre et les m'nous d'loups

Asteur, j'vas, vous racontë l'histoëre de l'eguëre et des m'nous d'loups. Ouais. Ben dans le temps les bonnes gens, i's allë à la journée, i's allë à piëd parce i's avë point de vélo pour allë à sa journée. Dans la saison qu'i est, ben i fësë pas la journée de huit heures. Mais même sans ça, si ça vous travaillé huit heures, ben adret, la në elle est arrivë quand vous avez fini de travaillë.

Alors y avë le gars Pierre qui s'en revenë de sa journée un sa comme ça, après soupë. Mais ce sa-là, il avë dû montë sus l'eguëre ; ouais, i trouvë pus son chemin.

Eugénie Duval, chanteuse et conteuse de Haute-Bretagne - Éd. Dastum, coll. Chanteurs et musiciens de Bretagne, n°10, 1995.

« Le gallo, y'avait beaucoup de vocabulaire pour les métiers, et puis pour les sentiments. Moi j'avais l'impression que pour m'exprimer... j'étais barrée, en parlant français. J'avais pas de mots. Peut-être qu'ils existent, mais moi je les avais pas. [...][J]'ai l'impression que... parler en français, je suis appauvrie. »
(Geneviève)

Aires linguistiques du breton et du gallo, Mikaël Bodlore-Penlaez