Le conte en Bretagne

Une Bretagne pittoresque

Ernest du Laurens de la Barre s’inscrit dans la droite ligne de Souvestre, dont il reprend même le classement, suivant que le conteur est sérieux (disreveller) ou gai (marvailher). Les quatre recueils qu’il fait paraître à partir de 1857 contiennent des contes, légendes et récits de qualité très inégale et souvent fort arrangés. C’est aussi en 1857 que le docteur Alfred Fouquet, né à Redon en 1807, publie ses Légendes, contes et chansons populaires du Morbihan. Les récits de celui qui sera médecin à Josselin puis à Vannes obéissent au même souci de mise en scène que Souvestre et du Laurens de la Barre. Ils ont toutefois la particularité de faire la part belle au pays gallo, et s’accompagnent, pour l’une des premières fois, de la «revendication» d’une identité culturelle gallèse.

Elvire-Louise-Léonarde de Preissac, comtesse de Cerny (Roscoff 1818 - Plougasnou 1899).
Coll. Part.
Les Veillées de l'Armor (1857), Sous le chaume (1879), Les Nouveaux fantômes bretons (1881), quatre ouvrages publiés par Ernest du Laurens de La Barre (Quimperlé 1819 - Commana 1881).
Coll. La Villemarqué. Photo Y. Boëlle.

Elvire de Cerny occupe une place un peu à part. D’un long séjour aux environs de Dinan, datent de nombreux contes et légendes publiés dans les journaux locaux. En 1861, Saint-Suliac et ses traditions constitue l’un des tout premiers ouvrages de ce type en France et, en 1899, ses Contes et légendes de Bretagne reprennent des récits notés aussi bien en Haute qu’en Basse-Bretagne. Si la forme est quelque peu arrangée, le fond demeure largement populaire chez celle que Sébillot saluera comme «la doyenne du folklore français».

Le géant, à l'exemple de Gargantua est un personnage habituel des contes.
Hok Bras avait le pouvoir de grandir à volonté. S'étant brisé le cou et s'écroulant sur les sommets des Monts d'Arrée, on prétend que Noé scia sa barbe pour en faire les membrures de son navire, et se servit des dents pour le lester.

Dession de Théophile Busnel pour illustrer « Géant Hok-Bras », d'Ernest Laurens de la Barre.