Bécédia – Un monde de Carnavals le 18 avril dernier à Nantes

Le vendredi 18 avril dernier, quelques jours après le Carnaval de Nantes, Bécédia, l’université populaire itinérante mise en place par Bretagne Culture Diversité faisait escale à la maison de quartier de l’île de Nantes afin de se consacrer au carnaval, son histoire, sa diversité… ici et ailleurs…

Il existe une multiplicité de carnavals en France et dans le monde, aux couleurs et aux formes variables d’un défilé à un autre. Qui sont ceux qui font le carnaval ? Quels sont les enjeux liés à la transmission des savoir-faire carnavaliers ? Commet assurer l’avenir de ces pratiques festives, véritable élément de notre patrimoine culturel immatériel ? Autant de questions en attentes de réponses lors de la rencontre organisée à Nantes. Pour cela BCD/Sevenadurioù avait réuni pour l’occasion des spécialistes passionnés et acteurs du Carnaval :

Nathalie Gauthard, ethnoscénologue, maître de conférences à Nice et présidente de la Société française d’ethnoscénologie, a débuté la session en abordant la question des pratiques carnavalesques, mascarades, fêtes processionnelles… Elle a notamment défini ce que l’on entend par « carnaval », en reprenant une citation Goethe « Le carnaval est une fête populaire qui, à vrai dire, n’est pas donnée au peuple mais que le peuple se donne à lui-même. »

Blodwenn Mauffret, docteure en études théâtrales, s’est ensuite intéressée à la transmission des différents types de savoirs liés au carnaval en les distinguant en trois catégories : les « savoirs imaginaires », de l’ordre du récit, qui apportent la définition de la fête mais aussi les croyances et les mythes qui y sont liés ; on trouve ensuite les « savoir-faire » qui sont tout simplement liés aux techniques que l’on apprend et qui permettent de construire physiquement le carnaval (ex : masques, chars…) et enfin les « savoirs-corps » qui définissent les différentes émotions que l’on ressent lors de la pratique du carnaval (danse, transe…).

Après avoir posé les bases théoriques autour du carnaval, Bécédia avait invité des acteurs de ces rassemblements festifs.

Daniel Dupouet, tout d’abord, est venu avec son expérience de près de 50 années de carnavalier. Il est passé maître dans l’art de la fabrication des grosses têtes qui défilent à Nantes à la mi-carême. Il a évoqué son parcours de carnavalier, nous a présenté son savoir-faire et son engagement au sein du carnaval nantais. Il a conclu son intervention en s’interrogeant sur l’avenir, évoquant le peu d’intérêt des jeunes pour la confection des grosses têtes, leur préférance allant aux chars.

Enfin, Carole Tymen a traversé la Bretagne pour nous parler de ce qui se passe chez les « penn sardin ». Qu’est-ce que les Gras de Douarnenez ? Que s’y passe-t-il ? Comment faire face aux différents enjeux liés à la pérennité du carnaval ? Nous avons eu le plaisir de partager son expérience de carnavalière douarneniste devenue aujourd’hui organisatrice de l’événement.

Revue Musées et collections publiques de France : parution d’un n° spécial « Oralité et musées, valoriser la mémoire orale collective »

En mars 2013, l’Association Générale des Conservateurs des Collections Publiques de France (AGCCPF) et l’Office du Patrimoine Culturel Immatériel (OPCI) co-organisaient une rencontre à Trélazé (49), pour partager des expériences autour de la prise en compte de l’oralité dans les musées, écomusées et autres institutions publiques.

Ce 268e numéro de la belle revue qui constitue aujourd’hui une référence de l’actualité professionnelle des musées propose ici l’intégralité des communications présentées.

Nous assistons depuis une décennie à un bouillonnement d’initiatives autour d’une problématique jusqu’alors peu prise en compte : la culture orale a-t-elle sa place dans les établissements qui valorisent la culture ? Les Actes de la rencontre initiée par l’OPCI abordent cette question à travers une diversité d’expériences, réunies sous trois grandes rubriques : « Quand la parole vient aux objets », « Valoriser de nouveaux types de patrimoines », « Des outils numériques qui deviennent un nouvel espace muséographique ».

Au fil des communications on découvre les solutions nouvelles proposées par des musées : musée de l’Histoire de l’immigration à Paris, le Musée de l’île d’Oléron, la Communauté de communes du Marais de Monts pour l’Écomusée du Marais vendéen Le Daviaud, le musée des Arts et Métiers/CNAM à Paris, le musée des Confluences à Lyon, le Musée des techniques faïencières à Sarreguemines, musée d’Histoire de Nantes, Historial de la Vendée, mais aussi par desservices de communautés publiques régionales  : Service patrimoine de la Région des Pays de la Loire, Service patrimoine de la Ville de Concarneau, Ville de Blain, Ville de Trélazé, enfin, à travers le regard de chercheurs impliqués dans des démarches de valorisation de ce type de patrimoine : Catherine Cuenca, pour la mission PATSTEC de l’Université de Nantes, Yann Leborgne pour l’OPCI, Gérôme Guibert, de la Sorbonne, pour le CIM.

Ce riche et copieux dossier est disponible auprès de l’AGCCPF, 6 avenue. Mahatma Gandhi – 75116 Paris, tél. 01 44 17 60 60. Prix du numéro : 25 €, port compris.

Les journées Oralité et Musées s’inscrivent dans le cycle de rencontres initié par l’OPCI pour échanger autour de la collecte, la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel immatériel.

Prochains rendez-vous :

Mémoires en chantier – Mémoires des ports, du 3 au 5 octobre 2014 (coorganisé avec la Ville de Concarneau).

Mémoires entrelacées : quatre journées marquant les cinq ans de l’OPCI, à Nantes, du 22 au 25 octobre 2014 (en partenariat avec Les Anneaux de la Mémoire et Mémoires de l’Outre-Mer).

Renseignements et inscriptions : Michel Colleu – OPCI, 29 rue Yann d’Argent, Douarnenez,  06 34 96 03 13 – contact@opci-asso.fr – www.opci-asso.fr

Une seule et même porte d’entrée pour 350 000 documents : www.bretania.fr

Donner à voir et à comprendre la Bretagne et son histoire, dans toute sa diversité : c’est là toute l’ambition de Bretania, le tout nouveau Portail des cultures de Bretagne (www.bretania.fr). Initié par la Région Bretagne et animé par l’association Bretagne Culture Diversité/Sevenadurioù, il a été lancé officiellement le 14 février à Lorient, en présence de Jean-Michel Le Boulanger, vice-président du Conseil régional à la culture, et Ronan Le Coadic, Président de BCD.

Véritable porte d’entrée ouvrant sur toutes les ressources culturelles et patrimoniales de la région, Bretania s’appuie à ce jour sur un réseau d’une dizaine de contributeurs (le CRBC, Cartolis, la Cinémathèque de Bretagne, Dastum, la Dépêche de Brest, l’INA Atlantique, le service de l’inventaire du Conseil régional, la bibliothèque numérique de l’Université de Rennes 2, la bibliothèque de Rennes Métropole, le KDSK). Partenaires du portail, ils ont réuni leurs fonds sonores ou visuels, collectés de longue date et déjà numérisés, pour mettre aujourd’hui à disposition du public un ensemble d’environ 350 000 documents numériques, enrichi de contenus éditoriaux.

Quels contenus ?

Depuis les enluminures du Moyen-Âge jusqu’aux articles de presse d’avant-guerre, en passant par les premières cartes postales du début du xxe siècle, la matière culturelle bretonne est immense. Bretania reflète cette richesse documentaire, proposée sous de multiples formes : sons, vidéos, images ou textes.

  • les archives du patrimoine oral, via l’association Dastum, offrent des ressources sonores et visuelles exceptionnelles, collectées depuis de longues années : chansons, musiques, contes, légendes, récits et témoignages ;
  • les inventaires patrimoniaux et architecturaux : le service de l’inventaire du Conseil régional y présente les notices réalisées sur le patrimoine bâti et le mobilier remarquable de Bretagne ;
  • les archives de la presse : la Dépêche de Brest, ancêtre du Télégramme, propose l’ensemble des articles publiés entre 1886 et 1944 ;
  • les archives audiovisuelles : la Cinémathèque de Bretagne mais aussi l’INA Atlantique constituent peu à peu la mémoire collective audiovisuelle de la région ;
  • les fonds d’iconographies, cartes, plans, manuscrits et autres livres rares : Cartolis, base de données du Cartopôle de Baud, propose par exemple 70 000 cartes postales anciennes de notre région.
  • Et aussi les bulletins des sociétés savantes, les fonds issus de la recherche universitaire (Rennes 2), les collections des musées, les Tablettes Rennaises de la bibliothèque numérique de Rennes Métropole, les fonds documentaires du KDSK et du centre de ressources bretonnes et celtiques (CRBC).

Un puissant moteur de recherche donnant accès à plusieurs bases de données

L’enjeu majeur de cette médiathèque du xxie siècle : permettre à tous de s’approprier ces éléments de la mémoire collective de Bretagne, pour mieux la comprendre, la transmettre et la réinventer.

Pour l’usager, il suffira de quelques clics et mots-clés sur www.bretania.fr pour accéder, via le moteur de recherche, à une matière jusqu’ici dispersée sur le Web au sein des bases de données des différents contributeurs.

Pour les partenaires qui, au fil de longues années de collectage et de numérisation, ont su conserver vivante la mémoire collective bretonne, le portail a l’avantage de mettre en avant leurs fonds tout en favorisant des visites plus approfondies sur leurs propres sites, que chacun continuera de gérer.

L’intérêt de Bretania est aussi d’avoir, en accord avec les contributeurs, enrichi les documents dits « primaires » de contenus éditoriaux (dossiers thématiques, frises, cartes, vidéos…) permettant au public de mieux décrypter les ressources mises à disposition. C’est là une part importante du travail de BCD.

Une médiathèque vivante et évolutive, appelée à s’enrichir

À l’avenir, pas question que Bretania en reste là : il s’agit d’un portail bien vivant qui sera complété, au fil du temps, de nouveaux apports et contributeurs, amenés progressivement à travailler en réseau.

L’équipe de Bretagne Culture Diversité/Sevenadurioù a aussi pour mission d’aller à la rencontre des détenteurs de données pour leur proposer un partenariat qui leur permettra de valoriser leur fonds, via le portail régional.

Parallèlement, BCD travaille à la diffusion du contenu du portail au sein d’autres sites, nationaux (Gallica) et internationaux (Européana), pour que cette matière bretonne circule librement sur la toile et dans le monde.

Devenir contributeur

Vous êtes une association, une structure publique ou privée détentrice de documents relatifs à la matière culturelle de Bretagne ?

Même si vos documents ne sont pas numérisés ou accessibles en ligne, l’équipe de Bretagne Culture Diversité étudiera avec vous les solutions pour mettre en valeur votre travail.

De nombreuses structures se sont déjà manifestées pour faire partie de ce projet ambitieux.

N’hésitez pas à nous contacter pour rejoindre le réseau des contributeurs !

Le 14 février, vous avez rendez-vous avec la Bretagne !

Lancement du Portail des cultures de Bretagne

Plus de 350 000 documents disponibles en quelques clics.

Donner accès, depuis une même porte d’entrée, à toute la matière culturelle et patrimoniale numérisée de Bretagne : c’est l’ambition que la Région et ses partenaires nourrissaient depuis plusieurs années. L’objectif est aujourd’hui atteint : photographies, films, archives de presse, cartes mais aussi fonds sonores, contés ou chantés sont désormais réunis pour permettre la (re)découverte de ce formidable patrimoine des cultures populaires de Bretagne, dans toute leur diversité.

Chargée par la Région d’animer ce nouveau portail, l’association Bretagne Culture Diversité / Sevenadurioù proposera un accès direct à cette vaste matière jusque-là disséminée sur le Web, mais aussi à ses propres contenus éditoriaux (dossiers, articles, vidéos…), permettant à chacun de mieux s’approprier les ressources mises à disposition. L’ensemble s’appuie sur le travail de nombreux contributeurs (l’association Dastum, la Cinémathèque de Bretagne, le Cartopôle de Baud…) qui, au fil de longues années de collectage et de numérisation, ont enrichi cette mémoire collective. Le Portail a pour vocation de mettre en valeur ces fonds, d’en faciliter la compréhension, tout en favorisant des visites plus approfondies sur les sites de chacun des contributeurs.

Une médiathèque vivante et évolutive

L’enjeu majeur est de rendre ces éléments du patrimoine des Bretonnes et des Bretons plus accessibles et connus en Bretagne mais aussi dans le monde, depuis des bibliothèques numériques nationales (Gallica) ou européennes (Europeana), favorisant ainsi le rayonnement de nos cultures populaires sur la toile.

Pas question par ailleurs que cette médiathèque du xxie siècle en reste là : il s’agit d’un portail bien vivant qui s’enrichira au fur et à mesure de nouveaux apports et de contributeurs.

Portail des cultures de Bretagne, ouverture le 14 février 2014 from BCD Sevenadurioù on Vimeo.

Le documentaire « Quand le bilinguisme ouvre des portes » est en vente !

Le film Quand le bilinguisme ouvre des portes, réalisé par Anne Jochum et coproduit par Bretagne Culture Diversité / Sevenadurioù avec les productions Préparons demain et en partenariat avec Div Yezh, est en vente. Vous pouvez vous le procurer auprès de BCD / Sevenadurioù au prix de 12 € (ajouter 7 € de frais de port) uniquement pour les particuliers, pour cela contactez-nous. Pour les associations ou structures, contactez les productions Préparons demain.

Qu’est-ce que le bilinguisme ? Aujourd’hui, alors que la moitié de la planète vit dans un univers bilingue (ou plurilingue), élever son enfant dans cette réalité pose toujours question. Comment partager une langue avec un enfant ? Comment l’enfant structure-t-il l’arrivée de ses 2 langues ? Peut-il y avoir confusion ? Pourquoi ne répond-il pas dans la langue utilisée dans la question ? Et à l’école, en classe bilingue, l’enfant peut-il se débrouiller si les parents ne parlent pas cette langue ? Pourquoi lui transmettre une langue dont il ne se servira peut-être pas au quotidien ? Y a-t-il des langues de coeur ?

Le psycholinguiste, François Grosjean, nous apporte une précieuse lumière sur les nombreuses interrogations qui entourent la réalité des familles bilingues. Ses interventions, alternées avec celles du sociologue Ronan Le Coadic et de parents avec des profils et origines variés (turque, malgache, bretonne, portugaise…) nous permettent de pouvoir comprendre un peu mieux comment l’enfant s’organise pour gérer si bien ces différentes informations.

Intervenants :

– François Grosjean, Professeur Emérite en Psycholinguisme, Université Neuchâtel
– Ronan Le Coadic, Sociologue, Professeur en Culture et Langue bretonne, Rennes 2
– Armelle Le Coz, Directrice d’école, breton/français, Plomeur
– Guillaume Morvan, Enseignant breton/français, Saint-Brieuc
– Yannig Robin, Puériculteur, à l’origine de Divskouarn

En bonus :

– interview autour des mythes du bilinguisme
– interview autour de l’approche 1 personne/1 langue
– interview sur les apports cognitifs reliés au bilinguisme
– « Remi, histoire d’un parent bretonnant »
– « Katell et Tangi, témoignage sur les grands-parents »
– « Katell et Tangi, témoignage sur la transmission aux enfants »

Beau lancement pour la web série des Clichés Bretons

La websérie « Clichés bretons » que BCD co-produit avec LB Krouiñ rencontre un beau succès. Plus de 4 200 visionnages de l’épisode sur le Gwenn ha Du ont été comptabilisés depuis sa mise en ligne et un démarrage sur les chapeaux de roues pour le second épisode sur les coiffes bretonnes, avec plus de 1 000 lectures dès le premier jour !

Clichés bretons est une série de 12 épisodes de 2 minutes qui a pour objectif de répondre à des questions que l’on peut se poser sur la Bretagne, en tordant le cou, avec humour et rigueur, à certaines idées reçues : Nantes est-elle en Bretagne ? Le Gwenn ha Du est-il traditionnel ? Quelles sont les origines des coiffes bretonnes ? Pleut-il toujours en Bretagne ?…

BCD et LB ont allié leurs savoir-faire et leurs talents pour coproduire ce programme au concept innovant ! La série sera diffusée à raison d’un épisode par mois via le site de Bretagne Culture Diversité / Sevenadurioù : www.bcdiv.org et relayée via les réseaux sociaux. Proposés en français, les épisodes seront disponibles en breton courant de l’année 2014.

Depuis sa mise en ligne, la série est allègrement partagée via les réseaux sociaux, et des structures comme celle du stade rennais ont même intégré certains épisodes sur leur site web !

Les deux premiers épisodes sont déjà visibles : « Le Gwenn ha Du » et « Les coiffes bretonnes ». Ils sont disponible sur différentes plateformes vidéos (vimeo et youtube), sur les réseaux sociaux et surtout sur le site web de BCD sur la chaîne vidéo qui lui est consacrée : Clichés bretons.

Episode1 – Le Gwenn ha Du from BCD Sevenadurioù on Vimeo.

Présent dans les stades jusqu’aux manifestations, le Gwenn ha Du est devenu un symbole fort pour tous les bretons. Ce drapeau est aujourd’hui tellement célèbre et populaire que beaucoup s’imaginent que c’est un drapeau traditionnel… Vrai ou faux ? La réponse en image !
Co-production Bretagne Culture Diversité & LB Krouiñ.

Episode2 – Coiffes bretonnes from BCD Sevenadurioù on Vimeo.

Elle est devenue ces dernières années l’un des symboles de la Bretagne, au même titre que le triskell ou l’hermine : c’est la coiffe bretonne… au point qu’elle est aujourd’hui partout : sur les T shirts, les autocollants de voiture, les emballages de gâteaux, les bouteilles de cidre et même les sous-vêtements… De là à penser que toutes les Bretonnes portaient cette coiffe en Bretagne, il n’y a qu’un pas…

La presse en parle :


Clichés bretons. La websérie qui fait le buzz par Letelegramme

Réécoutez l’émission du lundi 2 décembre dernier « Des clics et des claques » d’Europe 1 où la première partie de l’émission est consacrée à la websérie :

Le Gwenn ha Du – premier épisode de la web série « Clichés bretons »

Bretagne Culture Diversité / Sevenadurioù et LB Krouiñ ont le plaisir de co-produire  la web-série « Clichés bretons », une série de 12 films de 2 minutes par an qui répondront à des questions sur la Bretagne tout en tordant le cou à certains clichés… Une foire aux questions (FAQ) sur notre région en quelque sorte. Par exemple : Nantes est-elle en Bretagne ? La prononciation du breton, D’où vient le Gwenn ha Du, Quelles sont les origines des coiffes bretonnes…

Premier épisode sur le Gwenn ha Du :

Episode1-Gwenn ha du from BCD Sevenadurioù on Vimeo.

Coup de jeune sur le patrimoine

Comment rendre les jeunes acteurs de leur découverte du patrimoine ? Une manifestation nationale pour échanger sur les actions à imaginer, le 15 novembre prochain aux Champs libres à Rennes.

Élu-e, collectivité, acteur-trice du territoire, association, professionnel-le du développement local, du patrimoine ou de la culture, du tourisme ou de la pédagogie, vous êtes amené-es à concevoir et organiser des actions autour du patrimoine ou de la jeunesse? Participez à la rencontre nationale organisée par la Région Bretagne et contribuez à ouvrir de nouvelles pistes d’action  !

Cette journée trouve son origine dans une démarche expérimentale menée par la Région Bretagne pour placer le jeune public au cœur de sa propre découverte du patrimoine : grâce à un appel à projets pluriannuel (2009-2011), la collectivité régionale a sélectionné et accompagné une quarantaine d’actions très diverses. Elle poursuit depuis son soutien aux projets pédagogiques innovants.

Imaginer de nouvelles actions

La rencontre « Coup de jeune sur le patrimoine ! » ambitionne d’aller bien aller au-delà : une  occasion de découvrir des expériences et méthodes originales imaginées en Bretagne, mais aussi des actions testées à l’échelle nationale et internationale. Elle offrira aussi l’opportunité de nous interroger sur nos pratiques et d’échanger autour d’une notion, le patrimoine, en constante évolution.

Pratique : le 15 novembre aux Champs-Libres à Rennes.

[Télécharger le programme].

Inscriptions sur le site de la Région Bretagne.

Pourquoi les Bonnets rouges ?

Retrouvez ici un texte proposé par Gautier Aubert  sur les révoltes dites du papier timbré et des bonnets rouges :


Les révoltes dites du Papier timbré et des Bonnets rouges (1675)

Extrait d'un des premiers actes produit sur papier timbré à Quimperlé.
Extrait d’un des premiers actes produit sur papier timbré à Quimperlé.

En 1674, Louis XIV, est obligé de prélever de nouveaux impôts pour financer la guerre de Hollande. Au printemps de l’année suivante, ces mesures entrainent des soulèvements populaires en Haute et Basse Bretagne. Le duc de Chaulnes, gouverneur de la province exerce une répression relativement modérée marquée par l’arasement de clochers en Cornouaille et le transfert du parlement de Bretagne de Rennes à Vannes.

En Haute-Bretagne une révolte urbaine

Le 18 avril 1675 éclate à Rennes une violente révolte contre la mise en place du monopole sur la vente du tabac. Elle débouche rapidement sur une remise en cause de toutes les nouveautés fiscales récemment établies pour financer la guerre de Hollande (1672-1678), en particulier la taxe sur le papier timbré. Dans les jours qui suivent, des secousses secondaires apparaissent à Saint-Malo (19 avril), Nantes (22 avril, 3 mai) et Guingamp (20 mai). Partout, les émeutiers réclament le même régime qu’à Bordeaux où, au terme de trois jours d’émeutes très violentes (27-29 mars), le pouvoir a accepté de retirer toute une série d’impôts.

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L’injustice de JB Chalette

Allégorie de la révolte du papier timbré
L’impôt est représenté sous la forme d’un char conduit par un diable, sur lequel se trouve le duc de Chaulnes (gouverneur de Bretagne). A droite, les allégories de la Justice et la Paix détournent le regard. A gauche, la ville de Rennes est envahie par les flammes de l’Enfer.Plus d’infos sur www.histoire-image.org

Réaction des autorités

Craignant une contagion au reste du pays, où des signes inquiétants se font jour, le roi décide cette fois de ne pas céder. L’envoi de quelques troupes en Bretagne est décidé début mai pour punir les révoltés. La peur créée par cette annonce incite les autorités locales à sévir, afin d’éviter la venue indésirable des soldats. Un homme est pendu à Nantes, ainsi qu’une femme à Guingamp. A Rennes, qui a connu une reprise des troubles (le 25 avril), l’arrivée d’une centaine de soldats le 8 juin provoque une révolte civique de défense des privilèges de la ville. Les soldats sont obligés de repartir, et les autorités (le gouverneur de la Bretagne le duc de Chaulnes, le Parlement) doivent rendre à la foule les prisonniers faits les semaines précédentes. Chaulnes, humilié par la rue rennaise, ne parvient à ramener le calme que contre des promesses que les soldats ne reviendront pas et d’arrangements fiscaux. La ville reste néanmoins agitée et le bureau du papier timbré est à nouveau attaqué le 17 juillet, mais l’émeute fait cette fois long feu.

Une révolte en Basse-Bretagne

Dans le même temps, la contestation gagne les campagnes du Sud-Ouest et de Cornouaille : la prompte intervention de l’armée met fin aux troubles en Guyenne, mais l’absence de réaction en Bretagne permet au mouvement de s’étendre et de déborder sur le Léon, le Trégor et le Vannetais. Ceux que l’on appellera bientôt « les bonnets rouges » s’en prennent comme en ville aux nouveaux impôts et profitent en outre du rapport de force favorable pour obtenir des seigneurs des aménagements de rentes. Quelques châteaux et presbytères sont pillés. Le 2 juillet, les révoltés du pays bigouden proclament l’abolition des impôts nouveaux et des abus seigneuriaux dans un texte resté célèbre sous le nom de « code paysan ».

L’intervention militaire

Vers Carhaix, l’attaque du puissant château de Kergoët (11 juillet) provoque un choc chez les autorités qui espéraient jusque-là calmer la révolte sans recourir à la force. C’est alors que Chaulnes demande à Louis XIV l’envoi de troupes. Dans le même temps, de mystérieux députés bretons sont signalés à La Haye. Pour prévenir une possible intervention hollandaise, environ 5 000 militaires sont dépêchés. La simple annonce de leur arrivée pousse les communautés à se soumettre, voire à livrer les coupables, la grâce étant promise à ceux qui déposeraient les armes. Le notaire Le Balp, chef du groupe des insurgés de Carhaix, songe à affronter l’armée, mais il est assassiné. La troupe ne rencontre donc pas de « bonnets rouges », qui préfèrent se disperser et se cacher. Quelques individus sont néanmoins exécutés ou envoyés aux galères, tandis que le corps de Le Balp est exhumé pour être supplicié. Des clochers du pays bigouden sont arasés. La répression reste pourtant modérée pour des raisons qui peuvent tenir autant à l’exigence de miséricorde qu’à l’intérêt : dans cette Basse-Bretagne sous-militarisée, les autorités comptent sur les paysans pour servir en cas de tentative hollandaise de surprendre Brest.

Chapelle décapitée de Languivoa
Chapelle décapitée de Languivoa

Rennes, ville punie

C’est à Rennes, où il entre le 12 octobre, que Chaulnes est le plus rude. Plusieurs membres des milices bourgeoises, qui ont pris les armes sans ordre, ou contre les ordres, sont exécutés, afin de montrer que l’usage de la force ne peut se faire sans l’aval du pouvoir royal. Le faubourg jugé le plus turbulent est évacué. La ville en son entier est punie par le transfert du parlement à Vannes. Rennes perd 20% de sa population. Aux Etats de Bretagne, le roi est intraitable sur la question fiscale, mais sait aussi se faire arrangeant pour les notables grâce auxquels il tient la province. La Bretagne n’évite pas la venue en quartiers d’hiver des soldats, auxquels on prête les plus noires exactions. En février, une amnistie est proclamée, qui exclue néanmoins plusieurs dizaines d’individus trop compromis et encore recherchés, signe tant de la dureté de l’Etat Louis XIV que de son impuissance à sévir. Dès lors, et comme partout en France, la contestation fiscale, sans disparaître, se fait désormais discrète…

Gauthier Aubert

Gautier Aubert est Maître de Conférences à l’université de Rennes II. Moderniste, il a soutenu sa thèse à Rennes sur Le président de Robien, gentilhomme et savant dans la Bretagne des Lumières.

Bibliographie

AUBERT Gauthier, Les révoltes du Papier timbré (1675). Essai d’histoire événementielle, Rennes, PUR (à paraître en février 2014)

BERENGER Jean, « La révolte des Bonnets rouges et l’opinion internationale », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, tome LXXXII, no 4, 1975, p. 443-458

CROIX Alain, « La révolte des Bonnets rouges. De l’histoire à la mémoire », ArMen, n°131, novembre-décembre 2002

DUIGOU Serge, La Révolte des Bonnets rouges en pays bigouden, Quimper, éditions Ressac, 1989

GARLAN Yvon et NIERES Claude, Les Révoltes bretonnes. Rébellions urbaines et rurales au XVIIe siècle, Toulouse, éditions Privat, 2004

PORCHNEV Boris, LA BORDERIE Arthur de, Les Bonnets rouges – L’insurrection bretonne de 1675, Yoran Embanner, 2011 (réédition de 1975 UGE collection 10/18)

Pour resituer un cadre plus général :

CHALINE Olivier, Le règne de Louis XIV, Paris, Flammarion, 2005

COLLINS James B., La Bretagne dans l’Etat royal. Classes sociales, Etats provinciaux et ordre public de l’Edit d’Union à la révolte des Bonnets rouges, Rennes, PUR, 2006

CROIX Alain, L’Âge d’or de la Bretagne, 1532-1675, Rennes, Éditions Ouest-France, 1993

NICOLAS Jean, La Rébellion française. Mouvements populaires et conscience sociale (1661-1789), Paris, Seuil, 2002.

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Pour en savoir plus, consultez le dossier « Bonnets rouges, une révolte rurale en Bretagne (1675) » sur la web TV de l’enseignement supérieur de l’Université Rennes 2.

Première de Bécédia à Lorient

Pour sa première, Bécédia, l’université populaire itinérante de BCD/Sevenadurioù, avait invité Monsieur et Madame Giraud pour nous retracer l’itinéraire original d’Émile Masson, jeune Brestois engagé dans le mouvement des Universités populaires né au temps de l’Affaire Dreyfus, et de sa compagne Elsie Wright, originaire du pays de Galles.

Depuis Pontivy où ils s’installent en 1904, ils diffuseront un idéal d’éducation libertaire qui revendique la reconnaissance de la langue bretonne comme un facteur essentiel d’émancipation populaire. À l’issue de cette conférence, un débat avec le public sur la place des universités populaires dans notre société contemporaine fut organisé. Plusieurs intervenants étaient conviés à venir témoigner de leurs actions : Ivonig Le Merdy (présidente d’Emglev Bro an Oriant), Claude Le Gouill (président de Rhizomes), Jean Le Bohec (président de l’Université populaire coopérative « d’Ici et Là-bas ») accompagné de plusieurs représentants, et Claude Chrestien (président de l’Université du Temps Libre de Lorient).

L’enregistrement de la conférence est disponible :

Le Cycle Bécédia se poursuit ! Rendez-vous dans l’agenda du site de BCD pour connaître l’ensemble des rendez-vous.